Une réponse peu convaincante de la commune…

On ne peut que saluer les vaillants efforts de la commune d’Ollon pour rattraper leur manque de communication sur le CAD, en publiant et envoyant maintenant leur réponse au tout-ménage distribué sur Chesières/Villars/Arveyes.

Malheureusement, ça arrive trop tard. Et ce n’est que la poudre aux yeux.

La Commune déclare avoir communiqué correctement sur le projet de chauffage à distance à Villars, avec par exemple, un article publié au printemps 2024 dans le Boyard no. 87. Comme vous pouvez constater, le Boyard présentait le projet presque comme fait accompli, et ne donnait aucune information la-dessus, sauf pour suggérer spécieusement, que la principale source de combustion serait le bois local.

« Le projet retenu consiste en la réalisation d’une centrale de chauffe alimentée essentiellement par du bois, de préférence issu des forêts communales. Le potentiel de production du bois dans les alentours a bien entendu été évalué. Il permettra sans difficulté de couvrir une grande partie de l’énergie nécessaire à terme. »

(Passons sous silence la séance d’information publique, tenue le 3 janvier 2024 qui a réuni 2% des habitants du plateau. Evidemment dans une station touristique, cette date était mal choisie, si vraiment on tenait à communiquer avec les intéressés!)

Pourtant ce projet était déjà en considération depuis 2020, date à laquelle trois études de faisabilité ont été réalisées. Or ces études n’ont jamais été publiées, et ne sont même pas mentionées dans le Plan Communal des Energies publié en 2022.

Ce Plan reste assez discrèt sur le potentiel pour un réseau de chauffage à distance (bois) à Villars, avec PAC pour la périphérie, bien que l’auteur aurait dû à ce moment-là disposer de toutes les données recueillies. En effet, il nous manque toujours ces données détaillées. Selon la commune, « elles ne sont pas transmissibles car elles sont confidentielles ».

Le notice d’impacte sur l’environnement de Romande Energie daté le 20/09/25 nous livre des chiffres carrément imaginaires. On y lit:

« 6. PLANIFICATION ENERGETIQUE TERRITORIALE

La Commune d’Ollon a mis en oeuvre en 2012 un concept énergétique puis en 2022 un plan directeur communal des énergies (PDCEn, RWB). Ce dernier indique que le village de Villars sur Ollon a des besoins énergétiques de 45GWh/an en chaleur et 7.6 GWh/an d’énergie électrique. »

C’est tout simplement trompeur car ces chiffres n’apparaissent nul part dans le PDCEn.

Comment avoir confiance en ce projet vu les chiffres contradictoires avancées à plusieurs reprises?

La commune nous explique que « la densité du réseau de Villars-sur-Ollon se montera à 3.2 MWh/ml. » Mais , encore une fois, comment faire confiance aux chiffres livrées par une partie intéressée (RE)? Même si on avait accès aux données « confidentielles », cette densité devrait être calculée en tenant compte d’un taux de raccordement réaliste, alors que les consommateurs principals (sauf pour les hôtels et leur dépendances sur la route des Layeux) n’ont toujours pas été consultés!

Et comme il n’existe toujours pas de plan de tracé, il sera difficile d’estimer les pertes de chaleur sur le tracé. Comment donc avancer des chiffres de densité valables à ce stade? Surtout qu’on ignore toujours les effets sur le réseau des rejets de chaleur du centre des sports et de la patinoire. Dans ces conditions-là, quelle est la valeur de ces chiffres? Il aurait été plus prudent de consulter QM Bois dès le début, car notre village a des particularités, que la commune a préféré ignorer.

Tout cela est d’avantage préoccupant du fait que le cadastre des énergies montre clairement que plusieurs zones comprises dans le projet CAD n’y sont pas du tout favorables. RE voudrait à terme approvisionner 75% des bâtiments de Villars, et on ne parle plus du tout des autres solutions, (géothermie profonde, solaire) évoquées dans le Plan Communal. Comme si ce plan n’avait jamais existé!

La commune nous replique maintenant que ces autres ressources « ont dû être écartées pour des raisons techniques et économiques. » Il fallait bien peser toutes les alternatives.

Alors, que la commune nous montre les études qui ont amené à cette conclusion!

Enfin, ce projet a tout l’air d’un rafistolage, sans tête ni queue, qu’a dû être monté en toute vitesse puisque le chauffage mobile des hôtels arrivait à échéance.

Sinon, comment expliquer qu’on ne peut pas attendre les rénovations de la gare, et de la patinoire pour y voir plus clair? Si vraiment il nous faut un réseau thermique, qu’il comprenne tous les éléments capables d’y contribuer.

EMISSIONS et POLLUTION

La commune voudrait nous rassurer en expliquant que les émissions seront contrôlées par le canton. (Des contrôles qui auront lieu une fois par an, sinon une fois tous les deux ans)

Mais malheureusement, le Canton de Vaud ne rend pas public ses rapports sur les émissions des CAD. La seule comparaison qu’on nous a montrée jusqu’ici pour les émissions, c’était la Centrale de Zweisimmen, et franchement ce n’est pas comparable à Villars.

La centrale de Zweisimmen alimente des bâtiments gros consommateurs tel le Coop, des bâtiments publics; l’hôpital et l’EMS. Ce sont des bâtiments qui ont des besoins énergetiques toute l’année, alors que les gros consommateurs de Villars (hôtels) sont fermés pendant plusieurs mois, et leur pic de consommation arrive justement au moment où les chalets et appartements sont pleins.

On nous informe que:

« L’installation fossile pourra être utilisé à terme en période de grand froid, lors de pics de demande »

Donc, au moment critique de l’année, selon RE, notre centrale d’énergie renouvelable va basculer vers le mazout!! C’est inacceptable, soit pour les émissions soit pour l’image de notre station. Allez expliquer à nos touristes que les panaches qu’ils voient sortir de cette cheminée de 23m sur le parking émanent d’une centrale à mazout!

(En plus, les bâtiments publics à Villars ne pèsent pour presque rien, car déjà les plus importants disposent d’un chauffage écologique individuel en bois) .

Contrôle des émissions : insuffisance de la fréquence biennale proposé

Compte tenu de la proximité immédiate d’établissements scolaires et de la forte humidité du combustible envisagé (35–50%), cette installation, si elle devait être réalisée, doit être soumise à un programme de contrôle des émissions beaucoup plus rigoureux que celui proposé, qui prévoit un contrôle tous les deux ans.

Un tel intervalle ne permet pas de garantir la prévention continue des pollutions atmosphériques exigée par la Loi fédérale sur la protection de l’air (LPA, RS 814.318). Il ne permet pas non plus de détecter ni corriger rapidement les dépassements liés aux fluctuations saisonnières, aux phases critiques de fonctionnement (démarrage, charge partielle) et aux possibles dérives opérationnelles telles que l’encrassement des filtres ou l’utilisation de bois trop humide.

Les conditions hivernales, caractérisées par des inversions thermiques et une faible dispersion atmosphérique, nécessitent au minimum une campagne hivernale de mesures afin d’évaluer correctement l’exposition réelle aux particules fines et aux polluants.

De plus, la proximité immédiate des écoles et des zones très fréquentées implique la mise en place d’une surveillance continue des particules fines (PM₂.₅, PM₁₀) directement sur les façades et les aires fréquentées, pendant au moins 24 mois, pour suivre précisément les concentrations d’exposition des populations vulnérables.

En complément, des mesures strictes sur la teneur en eau maximale du combustible (30% au maximum) doivent être imposées, ainsi qu’un entretien régulier des équipements de filtration et de combustion.

Cette installation, si elle devait aller de l’avant, doit impérativement comporter au minimum les contrôles suivants :

Essais d’émissions certifiés avant mise en service, couvrant tous les régimes de fonctionnement (charge nominale, partielle, démarrage/arrêt), avec au moins deux mesures par régime.

Projections des Prix

Plusieurs bâtiments dans le secteur des Layeux ont déjà refusé le raccordement, car trop cher. Qu’en est il des autres zones du CAD? On n’en sait rien, car la question n’a jamais été posée.

Impact Paysager

« Aucune étude en la matière a été réalisée »

Pour ce qui concerne les arbres censés masquer la vue de la cheminée de 23m (totalement irréguliere selon les plans d’affectation en vigueur), ils vont être abattus, laissant surgir la cheminée avec son panache en continu.

Et même s’il s’agissait à 90% de vapeur (douteux), il faut admettre que ça ne fait pas joli ni en stagnant sur la place accueillant des milliers de touristes, ni en dérivant vers le centre du village selon les conditions météorologiques.

Qui pourrait sérieusement envisager de bousiller ainsi un de nos principals atouts comme station touristique, l’air pur?